Génération Babybox

01.12.11 ││  Audrey Wisniewski

     Le 10 novembre dernier, un enfant âgé de un an et demi a été découvert par une infirmière dans une BabyBox d’Olomouc, capitale régionale de la Moravie. Le comité des droits de l’enfant des Nations-Unies a aussitôt appelé le pays à procéder au retrait de ces boîtes, relançant  ainsi le débat sur le bien-fondé et l’existence de ce concept réapparu en République Tchèque et dans d’autres pays européens dans le courant des années 2000.

     Le phénomène n’est pas nouveau cependant c’est bien la première fois qu’un enfant aussi âgé est déposé dans une des  44 BabyBox que compte la République Tchèque.  Ces petites boites le plus souvent encastrées dans les murs d’hôpitaux permettent à des parents de déposer anonymement et en toute sécurité l’enfant dont ils ne peuvent ou ne veulent plus assurer la charge. Le nouveau-né est alors placé dans cette boîte hermétique, chauffée et équipée d’une caméra puis pris en charge rapidement par les services hospitaliers au déclenchement de l’alarme qui les informe de la présence d’un enfant. La mère dispose ensuite d’un délai de 8 mois pour se rétracter à la suite duquel l’enfant sera pris en charge par une famille d’accueil.

     Le concept en lui-même n’est pas non plus quelque chose de nouveau puisqu’il existait déjà au Moyen-Age sous le nom de tour d’abandon. Il s’agissait alors d’un tourniquet installé dans la façade des hospices, permettant ainsi à des parents de déposer leur enfant anonymement et en toute sécurité.

     Depuis les années 2000, ce sont donc des « tour d’abandon » de nouvelle génération qui ont  progressivement fait leur retour en Europe afin de répondre aux problèmes d’abandons. A ce jour, déjà  8 pays ont adopté le concept des babyboxes : l’Allemagne, la Belgique, l’Autriche, la Suisse, la Hongrie, la République Tchèque, la Slovaquie et plus récemment, la Russie.

    Selon l’initiateur du projet Ludvík Hess, les babyboxes ont permis  à la République Tchèque de prévenir et de diminuer le nombre de décès lié aux abandons de bébés dans le pays.  « Au tout début, il y a 6 ans, il y a eu beaucoup d’opposition. Notamment dans la plupart des institutions de l’Etat et du gouvernement […] Aujourd’hui, il n’y en a quasiment plus. De temps à autre, il y a bien quelques médecins. Ce qui est amusant, c’est que leurs arguments ne reposent pas sur des critères médicaux mais légaux. Par exemple, la question de savoir si laisser un bébé dans une boîte n’est pas un crime ou si cela n’est pas contraire aux droits de l’enfant puisque chaque enfant a le droit de connaître son identité ».

   C’est donc  essentiellement le caractère légal des babyboxes qui est remis en cause à ce jour. Il est en effet jugé contraire à l’article 7 de la convention internationale des droits de l’enfant [1], tout comme l’accouchement sous X ,prôné par certains pays. (Il est important de préciser que les babyboxes viennent dans ces pays essentiellement pallier à l’impossibilité d’accoucher sous X et donc anonymement).

Pour autant doit-on remettre en cause un concept visant à sauver des vies ?


[1] Art.7 « L’enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d’acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et être élevé par eux. »

Une réponse à “Génération Babybox”

  1. marion Dumaska dit :

    J’ignorais totalement le principe de ces babybox . C’est assez hypocrite , pour certains pays , de permettre cela et de l’autre coté , de ne pas autoriser l’IVG . En tout cas , très bon article 🙂

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